Revue de presse du 23 janvier 2015#
Nous sommes en plein hiver et pas encore la trace du moindre flocon sur la ville rose. C'est bien dommage, je trouve ça poétique un flocon qui tombe. Même pour les chanceux qui partent tâter de la fraîche dans les montagnes, c'est pas la super fête à la neige. Donc en bon cartographe, une semaine avant de partir, on scrute les prévisions météorologiques, les différents modèles (GFS, CEP, UKMO, etc) et parfois on se met à rêver à assister à la chute du siècle. Et là on nous en vend du rêve pour la semaine prochaine - un peu de froid sur la France, des vagues d'intempéries qui déboulent depuis le nord-ouest et c'est le jackpot sur les Alpes - rrrrraaahhh :)
Au fait un 1 mm de précipitation est à peu près égal à 1cm de neige - faut qu'il fasse assez froid et jeter un coup d'œil à la limite pluie-neige. C'est beau... mais on s'égare là :)
C'est bien joli tout ça mais y'a quoi dans la revue de presse cette semaine ? C'est bien le sujet qui nous préoccupe tous les vendredis. Donc au programme, GeoServer, QGIS et le WPS, SatScan, l'IndoorGML, le DCAT, la STéréoLithographie, du StreetArt, des lignes droites, des stats, des no-go zones, la fin programmée de Google Maps Engine, des contrôles easy-to-do dans Leaflet, les rencontres du troisième type de l'ASID-VD et Cesium dans Openlayers.
Bonne lecture !!!
Sorties de la semaine#
GeoServer 2.6.2 et de GeoTools 12.2#
L'équipe de GeoServer a récemment annoncé la disponibilité de la version 2.6.2 du projet. Celle-ci apporte son lot de corrections et de nouveautés comme :
- le problème d'encodage GZIP causant des problèmes de CSS sur certains navigateurs a été résolu
- les chemins relatifs dans les SLD sont de nouveau supportés
- la suppression d'un workspace supprime également les couches de données et les styles associés
Comme d'habitude, cette mise à jour se fait en coordination avec celle de GeoTools qui passe en version 12.2.
A noter aussi, la sortie de la version 2.7 beta.
ol3-cesium 1.1#
OpenLayers intègre Cesium (globe 3D) depuis sa mouture 3. La version 1.1 de cette intégration amène une transiton entre la vue 2D et la vue 3D améliorée, un peu à la manière de Google Maps.
ol3-cesum 1.1 released. Check out the new 2D/3D transition à la @googlemapshttps://t.co/J5lvH0eHq8
— Emmanuel Belo (@emmanuel_belo) 20 janvier 2015
Powered by @openlayers & @CesiumJS
Client#
Comment faire un control pour Leaflet#
Bien que Leaflet dispose déjà d'un grand nombre de plugins, il se peut que vous ayez besoin d'une fonctionnalité particulière.
La mise en place d'un nouveau control n'est pas bien compliquée mais demande néanmoins quelques connaissances. Connaissances que ce tutoriel décrit en détail et qui nous guide vers la création d'un control permettant de rechercher des informations comprises dans le fichier GeoJSON affiché sur la carte.
Le tout tient en moins d'une centaine de lignes de code, merveilleux non ?
Serveur#
WPS et QGIS#
Le WPS, est une norme définie par l'OGC qui vise à proposer des géotraitements qui sont stockés et exécutés sur un serveur et accessibles via le web avec une url normalisée.
D'un côté, QGIS Desktop propose un environnement de géotraitement nommé Processing permettant de faire des traitements par lot ou encore des chaines de traitements complexes. D'un autre côté, QGIS Server propose déjà les services WMS, WFS et WCS alors pourquoi pas le WPS à terme ?
Il existe déjà PyWPS pouvant proposer un serveur WPS, Arnaud a même écrit un tutoriel sur son installation. René-Luc, de la société 3Liz, travaille actuellement sur un prototype d'accès à l'environnement Processing via PyWPS afin de proposer sur le web des scripts python que vous auriez écrit ou mieux, des chaines de traitements réalisées avec le modeleur graphique. Pour ceux qui veulent tester, c'est par là. N'hésitez pas à faire un retour d'expérience, c'est pour le moment uniquement une preuve de concept. Nous espérons que ce projet aboutira, le WPS promet de faire des belles avancées, merci à René-Luc pour le partage.
Logiciel#
SatScan#
SaTScan vous connaissez ? Moi je viens de découvrir (via ce tweet), pourtant ce n'est pas nouveau, actuellement en version 9.x et qui semble exister depuis une dizaine d'années. Alors kézako ? C'est un logiciel gratuit (mais apparemment pas libre) spécialisé dans l'analyse statistique de données spatio-temporelles pour des applications, notamment, en épidémiologie.
Si vous êtes utilisateur de SaTScan, un petit retour d'expérience nous intéresse !
shp2stl#
Le format STL, peu connu des géomaticiens que nous sommes, vient de la STéréoLithographie, c'est à dire la fabrication d'objets solides à partir d'un modèle numérique. Ce format permet de décrire uniquement la forme géométrique 3D d'un objet et ne comporte pas d'informations concernant la couleur, la texture ou autres paramètres habituels.
Un nouvel outil vient de sortir, il s'agit de shp2stl. Comme son nom l'indique, il permet à partir d'un fichier shapefile comportant un attribut numéraire de sortir le fichier STL correspondant. L'exemple avec un fichier concernant le tremblement de terre qui a eu lieu en Californie en août dernier :
Et voila le résultat :
Libre à vous d'imprimer ce fichier STL sur votre imprimante 3D personnelle, comme l'a fait le développeur sur son blog
Google#
Fermeture annoncée de Google Maps Engine#
Si vous êtes un utilisateur de Google Maps Engine, vous avez certainement reçu l'email annonçant la fermeture de ce service en Janvier 2016.
Pour rappel, Google Maps Engine, est le système d'information géographique proposé par Google.
Celui-ci s'appuie sur les différents services et applications (Google Maps/Earth, Fusion Tables, etc.) de la firme afin d'offrir un environnement complet dédié à la géolocalisation et aux données géographiques.
Voici en détails l'email reçu :
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Ce n'est pas la première fois que Google décide de la fermeture d'un service. Nous en parlions encore récemment avec la fermeture annoncée de Panoramio. Bien que les services offerts sont particulièrement intéressants, il faut néanmoins garder en tête que vous êtes à la merci des stratégies de Google.
Dans le cadre d'une utilisation commerciale, il est important de prendre cet élément en compte lorsque vous définissez votre architecture ou votre offre de services !
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En attendant cette fermeture annoncée, que pouvez-vous faire ? Rassurez-vous il existe des alternatives qui sauront certainement répondre à vos attentes :)
Open Data#
DCAT & INSPIRE#
Allez, ça a l'air d'être la semaine des standards, alors tant qu'on y est, en voici une couche supplémentaire ! Comme vous le savez déjà, l'AFIGéo anime un groupe de travail dédié à l'intéropérabilité entre les formats standardisés ISO (en particulier le 19139 d'INSPIRE), OGC, W3C et les autres pas forcément standardisés. Dans ces derniers, il y a le fameux Data Catalog Vocabulary (DCAT) qui techniquement est une recommandation pour l'échange d'informations sur les catalogues de données sur internet et qui est donc un bon moyen de lier les catalogues issus des métiers de la géomatique avec d'autres types de catalogues (notamment Open Data généralistes).
Un travail est en cours au niveau de la directive INSPIRE, suivi de près par l'AFIGéo. Si vous devez implémenter des mécanismes d'interopérabilité par exemple entre un portail cartographique et un portail institutionnel ou Open Data généraliste, tout en devant conserver les conformités spécifiques aux différents métiers, ce sont des pistes intéressantes.
Représentation Cartographique#
Un gif par satellite en street art#
Le street artiste INSA s'est amusé à créer le plus grand gif animé du monde! L'idée est simple, peindre le sol de différentes manières à plusieurs instants T, prendre une vue verticale à chaque instant T grâce à un satellite, et le tour est joué. Pour plus d'infos, je vous invite à lire l'article dédié sur le site la Boite Verte.
Les stats ont la ligne#
Choisissez les éléments d'une carte que vous souhaitez et mettez-y vos données. Nous avons beaucoup parlé dans nos revues de presse du métro, de la façon dont ces lignes servaient de support à divers chiffres, diverses statistiques.
De fait, à Paris, la plupart des touristes ne découvrent-ils pas les multiples facettes de la ville par les bouches de métro ?
Oliver O'Brien, que nous avons déjà cité dans nos pages, redécouvre le métro de multiples façons, comme James Cheshire.
Les données statistiques, au Royaume-Uni, comportent pas mal d'informations, dont les langues parlées par les citoyens anglais. Ici, il figure au niveau de chaque station, la deuxième langue la plus pratiquée. Sans surprise, la langue parlée par les habitants résidant autour des stations de métro londoniennes parvient à révéler le visage pluri-ethnique de la capitale.
Selon une méthode assez similaire et une démarche proche du Quantified Self, matamix, "tripoteur de données", avait réalisé une coupe socio-topographique de la rue des Pyrénées où il réside. Dans les indicateurs exposés, on trouve, entre autres, le revenu moyen des habitants, le nombre d'habitants âgés de plus de 65 ans.
Conférences#
Les Rencontres ASIT VD : Cartographie et services d'intervention#
La troisième édition des Rencontres ASIT VD (Association pour le système d'information du territoire vaudois) se tiendra le 10 mars prochain à Lausanne avec comme thème l'utilisation de la cartographie au sein des services d'urgence (ambulances, pompiers et protection civile).
Le programme complet est disponible ici. Ces rencontres sont ouvertes à tous et gratuites pour les membres mais dépêchez-vous, les places sont limitées.
Profitons également de l'occasion pour signaler que l'ASIT VD a déménagé au début de l'année à côté de la gare de Lausanne (boulevard de Grancy 56).
Divers#
L'IndoorGML rejoint les rangs standardisés de l'OGC#
Les amateurs de géolocalisation et de navigation intérieures (enfin indoor quoi !) sont peut-être attentifs à la normalisation des formats de données, histoire de tomber dans l'obscurantisme non interopérable. L'Open Geospatial Consortium vient d'annoncer que la déclinaison indoor du GML venait d'être officiellement acceptée comme standard, aux côtés du GML et du CityGML par exemples. Si vous avez hâte (!) d'implémenter ce modèle de donnée, l'annonce est ici et la page dédiée est là.
Au-delà de l'annonce, si les standards et le processus de standardisation font débat, il faut reconnaître qu'ils permettent d'avoir un socle commun de départ et un objet commun à critiquer. Bon, ne reste plus qu'à trouver le standart qui les dominera tous...
La Terre en ligne droite#
La Terre constitue par essence un espace limité. On pourrait penser que les idées de géographes visant à en révéler les dimensions les plus insolites le seraient par conséquent aussi. En réalité, il semble difficile d'en faire le tour.
Des géographes, des géohackers se lancent parfois des défis peu banals, à l'image de ce que l'on trouve sur le site "Stupid Calculations". Souvent, pour arriver à leur fin, ils emploient une armada de technologies de pointe. Par exemple, nous citions dans un précédent billet un projet appelé Aerial Bold visant à créer une police de caractères à partir de bâtiments ressemblant à des lettres et issus d'images satellites. Certains déclareront : "inutile, donc indispensable".
Le projet illustré aujourd'hui répond à la question suivante : si l'on suivait la plus longue distance terrestre au monde, que verrait-on dans notre voyage ? C'est Guy Bruneau qui a réussi à déterminer cette ligne droite. Le journal Slate, en s'aidant de Google Maps, des photos d'Instagram, essaie de se faire une idée des paysages que l'on trouverait sur son chemin, ainsi que de certaines difficultés, comme la traversée de 5000 kilomètres en Chine.
C'est une ligne droite qu'un cartographe a tracée pour mettre nos rêves de voyage en perspective. Qui sait ? Quelqu'un se lancera peut-être dans l'aventure et entrera de fait dans le Guiness des records.
Le journalisme à l'assaut du satellitaire#
L'attentat à Charlie Hebdo a secoué les médias ces derniers temps, y compris ceux outre-atlantiques. La chaîne de télé ultra-conservatrice Fox News a présenté une carte des no-go zones à Paris, ce qu'elle considère comme les zones "interdites aux non-musulmans". Rappelons que la chaîne de télé américaine a très mauvaise réputation en matière d'infographie et suscite beaucoup de moquerie de la part des spécialistes. Par les réseaux sociaux, cette carte est parvenue en France et créé tellement de polémique que le commentateur a dû s'excuser.
L'image était plutôt simple si on y pense : une image satellite grossière à laquelle on avait superposé des contours rouges en guise de warnings. Pourtant, le message n'est pas passé. Par leur caractère factuel, les cartes sont rarement réprouvées. Ceci illustre le pouvoir qu'elles ont. Renvoyons à une très bonne référence en la matière, en particulier le livre "Comment mentir avec les cartes", de Mark Momonnier.
Illustrons par contre un caractère vertueux des cartes, par le biais des images satellites qui, à moins de trucages, constituent des preuves irréfutables. Cette image est intéressante en cela qu'elle montre l'ampleur du massacre de Boko Haram au Nigeria.
Des images en fausse infra-rouge couleur avant-après montrent les zones du village qui ont été brûlées.
Dans la même veine, suite à l'offensive d'Israël sur Gaza, le New York Times avait, en Août 2014, fait usage de photos satellites Landsat pour mesurer l'ampleur des dégâts.
En bref#
- La carte suisse des zones de tranquillité a été actualisée
- Planet Labs lève 95M$
Commentaires
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